Le grand meeting de Tshisekedi devant de milliers de partisans

Le leader de l’UDPS a exigé dimanche, devant des dizaines de milliers de partisans, la tenue de l'élection présidentielle d'ici la fin de l'année et le départ du président Joseph Kabila le 20 décembre.
Le grand meeting populaire du Rassemblement de forces acquises au changement que pilote Étienne Tshisekedi, en sa qualité de président du comité des sages et de chef de file, a finalement eu lieu le 31 juillet comme prévu. Cadre choisi : le boulevard Triomphal attenant au Palais du peuple. Devant des milliers des sympathisants venus de quatre coins de la capitale, le vieil opposant (83 ans) rentré le 24 juillet à Kinshasa après deux ans de convalescence en Belgique est resté égal à lui-même. Dans un discours aux accents très offensifs en Lingala, le « lider laximo » n’a fait que ressasser les positions déjà connues de l’opposition en rapport avec les enjeux politiques de l‘heure en mettant une emphase particulière  notamment sur la tenue des échéances électorales dans les délais constitutionnels.
La tenue de la présidentielle devrait, selon lui, se conformer aux prescrits de la Constitution qui astreint la Céni à convoquer le corps électoral quatre-vingt dix jours avant cette échéance électorale. « Si la Céni ne convoque pas l’élection le 19 septembre, elle sera coupable de haute trahison », a martelé le « Sphinx » de Limete devant une foule hystérique. Et de demander au peuple de se prendre en charge en faisant valoir sa souveraineté après le 19 décembre, date qu’il considère comme marquant la fin du préavis de trois mois accordé au président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001. «Le 20 décembre, la maison devra être libre », a-t-il tempêté.  Par rapport à l’exigence constitutionnelle relative à la fin du mandat présidentielle, Étienne Tshisekedi n’est visiblement pas prêt à faire des concessions. D’où son appel aux jeunes qu’il a exhortés à lutter pour l’instauration de la démocratie, seul gage, selon lui, de leur bien-être. « Levez-vous et reprenez le flambeau du combat pour un Congo grand et prospère », a-t-il lancé tout en saluant l'engagement citoyen de la jeunesse congolaise via divers mouvements et associations militant pour l’instauration de la démocratie.
Parlant du Dialogue national, Étienne Tshisekedi qui engageait ses partenaires de l’opposition s’est dit prêt à participer à ce forum politique dès lors que les préalables posés seront satisfaits. Au nombre d’exigences formulées par le « Rassemblement » pour baliser la voie du Dialogue figure, entre autres, le remplacement du facilitateur de l’Union africaine, Edem Kodjo, dont la neutralité serait sujette à caution. « Celui qu’on nous a donné comme facilitateur, nous avons constaté qu’il n’est pas neutre. C’est un grand kabiliste. C’est pourquoi le Rassemblement lui a retiré sa confiance et nous avons demandé à l’Union africaine de choisir quelqu’un d’autre qui pourrait avoir la confiance de tous », a-t-il lancé.
Dans le même ordre d‘idées, Étienne Tshisekedi a réitéré avec force les autres exigences du Rassemblement qui justifient ses appréhensions à participer au Dialogue, en l’occurrence la libération des prisonniers politiques et la dépolitisation de la chaîne nationale (RTNC) et d’autres médias proches de l’opposition. L’irréductible opposant souhaite voir l’alternance politique en RDC se négocier dans le calme, sans effusion de sang.
Épiloguant sur la mobilisation des Kinois qui lui ont réservé un accueil délirant le 27 juillet à son retour au pays, Étienne Tshisekedi y a vu une sorte de plébiscite électoral avant l’échéance et a ajouté qu’il « ne sert à rien d’organiser les élections », les jeux étant déjà faits, allusion faite aux commentaires distillés par certains médias. 
Alain Diasso   

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