Paie des fonctionnaires : les détourneurs des salaires dans le collimateur

Une commission de contrôle de détournement de la paie des fonctionnaires de l’État a été mise en place, le 30 mai, à l’issue de l’échange entre le ministre des Finances et les syndicats de la santé.
Cela avait été dénoncé il y a plusieurs années, à savoir les détournements des fonds qui s’opéraient au niveau du ministère du Budget considéré comme le centre névralgique d’où gravite l’opération de la paie des fonctionnaires. Après moult tergiversations, le gouvernement vient enfin de décider de démanteler le vaste réseau mis en place par des inciviques qui se plaisent à soutirer mensuellement des milliers de dollars au détriment du Trésor public. Le manque à gagner, à en croire le ministre du Budget, Michel Bongongo, avoisinerait les 184.292.37 dollars américains, soit plus de 170 millions de FC.
Considérés comme les premiers suspects dans la dynamique de contrôle enclenchée, des agents et cadres de la Division de la paie, le premier service incriminé dans cette mafia, ont été permutés en attendant les résultats des investigations. « Vous pouvez être sûrs qu’il y aura des sanctions exemplaires à l’encontre des détourneurs », avait lâché le ministre du Budget au cours d’un entretien avec les différents intervenants du domaine de  la santé, secteur le plus affecté par cette maffia. C’est dans ce cadre qu’il faut placer l’institution d’une commission ad hoc composée des experts de la primature, des ministères du Budget, de l’économie, de la Justice et du parlement dont l’objectif est de démanteler le réseau maffieux.
Des informations déjà obtenues par la commission, il appert que les détourneurs opéreraient de diverses manières en introduisant notamment des triplons et des doublons sur la liste de paie. À cela s’ajoute la reprise sur la liste des noms dont les porteurs sont décédés ou encore des fictifs. C’est sur la base de ces listes irrégulières que l’État paie ces individus, mais en réalité l’argent n’atteint jamais leurs destinataires. « Cette situation préjudicie l'État congolais qui se voit incapable de procéder soit à l’alignement de nouveaux médecins ou à l’amélioration de l’enveloppe salariale », commente le ministre du Budget. Avec la dynamique de contrôle mise en place par le ministère du Budget en synergie avec le Premier ministre Matata Ponyo, il y a de quoi chanter d’ores et déjà le requiem pour ces détourneurs qui continuent d’œuvrer contre la République.
Alain Diasso

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