Les élections : la Ceni (Kabila) n’a financé que l’élaboration de la cartographie du fichier électoral

À en croire la Céni, le gouvernement n’a financé jusqu’ici que l’élaboration de la cartographie du fichier électoral avec 29 millions de dollars.

Plus les jours passent, plus la situation se complique pour la Céni qui ne sait plus à quel saint se vouer pour réunir le budget qu’il faut pour assurer l’organisation des élections. Initialement prévu à hauteur de 1,145 milliards de dollars, le budget du processus électoral 2015-2016  avait été finalement ramené à 889 millions de dollars. Déjà pour cette année, la Céni se doit de réunir 397 millions de dollars. Le budget national n’ayant prévu que 247 millions de dollars à titre d’apport financier, il appartient à l’institution électorale de combler le gap de 150 millions qui se dégage pour couvrir la série d’élections locales et municipales prévues cette année. Tous les partenaires de la Céni tergiversent à décaisser les fonds nécessaires, à commencer par le gouvernement qui n’a financé jusqu’ici que l’élaboration de la cartographie du fichier électoral avec 29 millions dollars. L’on apprend qu’un autre financement de l’ordre de 26 millions de dollars, soit moins de 5% du budget total, est en voie d’être libéré par le gouvernement.

Avec un apport budgétaire insignifiant et une contribution toujours hypothétique de la communauté internationale qui s’est déjà désengagée dans le financement des élections locales, il y a lieu de confirmer l’embarras de la Céni. Sans ressources financières conséquentes, il est illusoire de croire qu’elle soit en mesure d’assurer les opérations électorales selon son planning et en toute indépendance. Contrairement à l’optimisme de la majorité qui rassure quant à la capacité du gouvernement à débloquer sa part de financement, l’opposition continue cependant à émettre des doutes. « Où allons-nous trouver l’argent pour organiser les élections locales, municipales, urbaines, provinciales, des gouverneurs et sénatoriales », regrettait encore il y a peu un leader de l‘opposition.

L’inquiétude est d’autant plus grande qu’aucun chiffre sur le financement des élections prévues cette année n’est sorti de la réunion du Comité de partenariat tenue dernièrement entre le ministre des Finances, la Céni et les partenaires de la communauté internationale. L’assurance du gouvernement quant à la disponibilité des fonds et à son engagement à les débloquer  le plus vite est attendue pour apaiser les esprits.  

Alain Diasso


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