Depuis lundi, des longues files des délégations en attente d’être reçus se relaient. Les autorités religieuses, notamment des églises catholiques, de réveil et indépendante, les chefs coutumiers et autres ont répondu à l’appel de Joseph Kabila. Même le cardinal Laurent Monsengwo dont on disait être en froid avec le chef de l’État avait effectué le déplacement du Palais de la Nation. En attendant le tour des partis politiques tant de la majorité que de l’opposition divisés sur l’opportunité du dialogue, les choses se passent plutôt bien. Les princes de l’Église ont, dans leur majorité, soutenu l’idée du dialogue qui demeure la voie royale susceptible d’aborder et de résoudre certaines questions d’intérêt national.
Toutes les personnalités consultées ont soutenu le principe d’un dialogue pour la paix en RDC. Nombreux avaient leur langue en poche, se gardant d’embrayer sur le clavier du respect du délai constitutionnel devant limiter dans le temps ce dialogue de peur de cautionner le fameux glissement du mandat présidentiel tant redouté. Se démarquant des autres confessions religieuses, l’Église catholique via son cardinal Laurent Monsengwo a déclaré soutenir le dialogue « pour autant qu’il ne déborde pas sur le délai constitutionnel ». À ce sujet, le prélat catholique a indiqué que le président de la République pourrait tenir compte de cette exigence « si toute la classe politique lui dit de respecter les délais constitutionnels ». Tout, à ce stade, n’est que supposition et hypothèse étant entendu qu’à la fin, c’est Joseph Kabila, initiateur des consultations, qui déterminera la matière et le contenu du dialogue après avoir écouté les uns et les autres.
Difficile dans ces conditions à la Kabilie de manœuvrer pour espérer un glissement ou une transition sans casse. Remettre sur le tapis le calendrier électoral en vue de forcer un consensus tout en sachant que les échéances ne seront pas tenues faute de financement constituerait, d’après les analystes, une autre stratégie concoctée par la majorité pour cautionner le glissement. Toutefois, le dénominateur commun ici sera le peuple qui doit trancher sur cette problématique qui continue de tenir en haleine les Congolais.
Alain Diasso
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