Burkina Faso : l'après le départ de Blaise Compaoré

Lundi 3, le colonel Zida a reçu le corps diplomatique à Ouagadougou. Il a promis une transition dans un cadre constitutionnel. Au même moment dans la rue, les forces vives de la nation exigent une transition civile et démocratique.
 
« Depuis maintenant 72 heures, nous nous attelons à faire tourner l’administration publique. Vous-mêmes vous l’aurez constaté, les services fonctionnent, les Burkinabè sont repartis au travail : les écoles sont ouvertes, les enfants sont à l’école ce matin. Nous pensons que les choses sont en train de reprendre leur fonctionnement normal », a dit le lieutenant-colonel Zida aux corps diplomatiques. Le président de transition contesté souhaite que le pays retrouve un fonctionnement normal en comptant sur l’appui de la communauté internationale. Selon le journal Fasozine qui a publié l’information, le doyen du corps diplomatique au Burkina Faso, le Nonce apostolique, Mgr Vito Rallo, a « pris acte » et promis que les ambassadeurs transmettrons le message à leurs gouvernements respectifs.
 
Il a cependant  souhaité  « que tous les acteurs concernés puissent trouver les moyens pour assurer à tous les Burkinabès de lendemains plus sereins dans le respect des principes de la démocratie pour le retour à une vie constitutionnelle normale et un fonctionnement régulier des institutions ». Par ailleurs, toutes les forces vives de la nation : partis politiques et société civile restent toujours mobilisés pour obtenir le retour à l’ordre constitutionnel. « Analysant les derniers développements de la situation, et soucieux de la préservation de la paix, de l’unité, des acquis démocratiques et des intérêts supérieurs de la nation, le MPP considère que la gestion de la transition doit être civile, incluant les forces armées nationales afin de conduire notre pays vers des élections libres, transparentes et équitables », a souligné le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), groupement politique dans un communiqué. Et d’ajouter : « le MPP se prononce en faveur d’un dialogue inclusif impliquant toutes les composantes de la société burkinabè, partis politiques, organisations de la société civile, forces de défense et de sécurité, autorités coutumières et religieuses pour  la mise en place des organes de la transition en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel normal. Le MPP s’engage à jouer sa partition, de concert avec toutes les parties prenantes, pour l’aboutissement rapide de ce processus dans l’intérêt supérieur du vaillant peuple burkinabè. »
 
Même son de cloche pour Pascal Karorero, Coordonnateur du système des Nations unies au Burkina Faso, qui s’exprimait au nom des partenaires techniques et financiers. Il a encouragé « toutes les parties prenantes au respect strict des droits humains pour que la gestion de la transition se fasse dans le respect des choix individuels et garantisse la protection de tous les droits des Burkinabè ».
 
Selon d’autres sources, les tractations sont en cours pour réactiver la Constitution suspendue depuis quelques jours par le Lt-colonel Zida. Une décision qui permettrait au Conseil constitutionnel de constater la double  vacance du pouvoir, notamment de la présidence du Faso et du président de l’Assemblée nationale. Le Conseil va alors proposer aux forces vives du pays de désigner un nouveau président de transition qui pourrait être alors un civil.

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