Accord entre les deux Congo sur l’affaire des expulsions

Les discussions entre Kinshasa et Brazzaville sur l'épineuse question des expulsions massives de ressortissants de la République démocratique du Congo par Brazzaville ont repris, ce mardi 3 juin. Les deux pays sont parvenus à un nouvel accord qui a été signé ce mardi soir et qui va devoir être ratifié par les Parlements respectifs.
Le premier point de l’accord concerne la circulation des personnes qui – nous l’avons vu ces derniers mois – a posé d’énormes problèmes avec ces expulsions massives. Selon l’un des principaux points de cet accord, toutes les personnes vivant le long de la frontière de plus de 1 300 Km qui sépare les deux pays vont pouvoir, de nouveau, traverser cette frontière pour un séjour court - trois jours maximum – avec simplement un laisser passer et une carte d’identité.
En dehors de cette zone frontalière, les personnes qui voudront traverser devront se munir d’un passeport et d’un visa. Enfin, tous ceux qui veulent s’installer au Congo Brazzaville ou au Congo Kinshasa et y vivre, auront besoin d'un passeport et d'un contrat de travail.
L’idée est, par conséquent, de formaliser les séjours entre les deux pays. Cela ne devrait pas poser de gros problèmes pour ceux qui ont un contrat de travail mais évidemment il y a aussi tout le secteur informel : les commerçants, les maçons ou autres. Il reste à voir comment, pour ces personnes là, cet accord va pouvoir être appliqué.
Le deuxième point de l’accord – qui était important pour les autorités de Kinshasa – est la mise en place d’une commission d’enquête sur les accusations de violence et de violations des droits de l’homme lors de ces expulsions massives. Les deux ministres de l’Intérieur de la RDC et du Congo Brazzaville ont promis que des enquêtes seraient menées et que des réparations seraient versées si les violations sont prouvées.
Ce soir, clairement, le mot d’ordre était à l’apaisement. Le ministre de l’Intérieur du Congo Brazzaville, Raymond Mboulou, n’a pas formulé d’excuses ou de regrets mais presque. Il a tout de même affirmé qu’entre les deux pays, il ne devait pas y avoir de malentendus. Chacune des deux parties s’est donc attachée à rappeler son histoire commune, sa fraternité.
Il fallait parler, ce qui maintenant est fait. Reste à savoir si cela va suffire pour apaiser la colère qui est un petit peu montée parmi la population des deux côtés, suite à ces expulsions massives.

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